Les
Obrecht / Les Hild / Les
Schmitt / Les Obrecht-Schmitt
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Nos Schmitt font la noce
Paul Schmitt naît
le 18 août 1883.
C’est donc lui qui a donc repris
l’auberge. Sur la carte-photo de l’immeuble on
aperçoit, attenant au restaurant, une boutique qui
présente en vitrine des lampes et des lustres. Une enseigne
annonce: Mittelelsässisches
Elektrizitätswerk Installation / Bureau Anmeldung zum
Anschluss hier [Forces
motrices de
Moyenne Alsace Installation Bureau Ici Inscriptions pour le
Rattachement]. Paul était en effet aussi
électricien et on peut supposer que son père a
continué à le seconder dans la gestion du
café-restaurant. On sait encore de lui qu'il a effectué
son service militaire préparatoire volontaire de deux ans à partir du 20 octobre 1902 au 17e Régiment d'Infanterie (Königlich-Bayerisches Regiment "Orff")
En 1907,
date attestée par la photo des noces d’or en
1957,
il épouse Marie
Sturm. Mobilisé dans les
chasseurs
(«Jäger»), il envoie des voeux pour
Noël 1914
à sa belle-soeur, l’épouse
d’Alfred, depuis
le Fort Blumenthal, près de Kehl. De son
côté Jean
Obrecht le gratifie généreusement de 5 Marks
à
Noël 1917. Paul Schmitt décède le 7 mai 1958
à Munster. Son fils Paul (junior) épouse Augustine Friedrich le 5 janvier 1935
à Horbourg. D'après les notes de Jeanne Schmitt le temps
gris a été compensé par une belle
cérémonie, un imposant cortège et un bon
dîner. Prématurément
décédé - comme on l'a vu - Paul aura deux
filles: Paulette
et Christiane.
Des relations croisées de parrainage
unissent les familles des frères Paul et Alfred Schmitt.
Paul
senior est en effet choisi en 1912 comme parrain de Jeanne, la fille
d'Alfred. Parallèlement Alfred et son épouse sont
parrain
et marraine de leur neveu Paul junior. A la
génération
suivante Jeanne Schmitt, devenue Jeanne Krebs, est à son
tour
marraine de sa petite-nièce Christiane qui lui envoie en
1950
une photographie en souvenir de sa confirmation. Christiane Schmitt,
devenue épouse Kallfass,
établie à
Guebwiller, a
eu trois enfants et avait cinq petits-enfants en 2006. En juillet 1948
une visite au Hohrodberg chez la "tante Sophie" avait permis de
réunir une dernière fois trois générations
de Schmitt: Paul senior et son épouse Marie, la veuve
(Augustine) de Paul junior avec ses filles
Paulette et Christiane, les soeurs Lucie et Sophie, Jeanne
Obrecht-Schmitt, la veuve d'Alfred Schmitt, et sa fille Jeanne Schmitt-Krebs.
Une
vue d’ensemble de la famille Schmitt au début du
XXe siècle est fournie par le double mariage des soeurs
Lucie et Sophie. La noce
a
eu lieu à Horbourg au Restaurant Schmitt et les convives ont posé pour
une
photo officielle rassemblant une quarantaine de messieurs barbus ou
moustachus, de dames en robes blanches à col montant et de
grand-mères tout de noir vêtues. On
reconnaît,
debout au centre parmi les invités, les deux couples de
mariés: Lucie
Schmitt et Karl
Voigt, Sophie
Schmitt et
Emile Leonhart.
Au premier rang le père des mariées, Georges
Schmitt, est assis avec son imposante
bedaine aux côtés de son épouse Salomé, née Husser;
à sa droite, et
doté du même embonpoint, on trouve le
père Voigt
et
sa femme. A la gauche de Salomé Husser-Schmitt on peut
supposer son
frère Emile Husser
et son épouse. Il est plus que
probable que
parmi les invités se
trouvent aussi les frères et soeurs des mariées: Minna, Georg-Albert
et Paul.
Un
fait est remarquable: il n’existe encore aucun lien de
parenté entre les Schmitt et les Obrecht, et pourtant ces
derniers
sont invités, ce qui prouve que les deux familles se
fréquentaient déjà au tout
début du
siècle. En effet, Jean
Obrecht figure en bonne place avec
son
épouse (au milieu du 3e rang) et, tout en haut à gauche, deux jeunes gens, Alfred
Schmitt (16 ans) et Jeanne
Obrecht (17 ans) sont bien près
l’un de l’autre et n’en semblent pas
mécontents. Le fils de l'instituteur-aubergiste rural et la
fille de l'instituteur urbain ont dû se rencontrer et
s'apprécier lors des fréquents séjours
des Obrecht
mulhousiens à Andolsheim. Les parents doivent voir
d’un
bon oeil
le
rapprochement de leurs enfants qui s’amorce.
Sur le même
rang
que les
mariés, donc à peu près de la
même
génération, on remarque à droite une jeune femme
désignée au dos comme Sophie Husser, la fille
d'Emile et
nièce de Salomé. Elle
est placée aux côtés de son
fiancé Charles
Ambos, dont le sourire satisfait reflète la
proche
réussite: quoique non originaire du village (il est de
Zittersheim dans le Bas-Rhin) et simple employé des Postes, il va
épouser
en Sophie la plus riche héritière du village.
De l'union de Charles Ambos et Sophie Husser naîtra en 1907 Alfred
Ambos, petit-cousin de Jeanne Schmitt-Krebs et parrain de
son
aîné Jean-Daniel.
Ce choix d'un parent
relativement
éloigné comme parrain a dû
être dicté
par des affinités que nous ne connaissons pas. On aurait en
effet plutôt attendu dans ce rôle le cousin Paul
Schmitt qui, peu auparavant, avait choisi Jeanne Schmitt-Krebs comme
marraine de sa propre
fille. On n'ose penser que l'aisance financière des Ambos a
joué un
rôle
dans ce choix. Alfred Ambos, suivant les traces de son père,
entre
à la Poste à Colmar à 19 ans. Il y
fera toute sa
carrière et, après une nomination à
Wittelsheim
puis dans
différentes localités de la région
parisienne et à Nice, il
finira
receveur de l’agence du Boulevard des Capucines à
Paris. Veuf à 75 ans, il revient au pays pour se
remarier
avec un amour de jeunesse. Il
décède sans enfants en 1993 à
Guebwiller.