Les
Obrecht / Les
Hild / Les
Schmitt / Les Obrecht-Schmitt
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Epitaphe et épilogue
Le 1er août, arrive la photographie
de la tombe
provisoire prise par un camarade, le sergent Spirry: une croix de bois
portant l’inscription «Den Heldentod
starb... »,
suivie de l’identité militaire. Au sol, des
pierres
blanches dessinent une croix simple et une croix de fer. Encore le 3 décembre
1920, M. Edouard
Trouvain, maire de Laboissière, répond
à la veuve
pour la rassurer: la tombe de son mari se trouve dans un des
cimetières de la commune et «toutes les tombes
sont
très bien entretenues et respecter» (sic).
Il s'agit en fait déjà de la commune de Montdidier où les sépultures
de plus de 8.000
soldats allemands tombés dans la région ont été rassemblées en 1920 en un vaste cimetière militaire. On en garde une carte postale
peut-être achetée
précisément en juillet 1920 lorsque Jeanne et sa
fille
sont allées pour la première fois,
d’après
la Chronik, se recueillir sur la tombe de leur
mari et père. Elles ne peuvent se douter que pour elles
aussi cette terre lointaine verra le terme de leur existence. En
dépit de sa sépulture lointaine le nom d'Alfred
Schmitt a été inscrit sur la tombe familiale
d'Andolsheim
où son épouse sera
inhumée un demi-siècle plus tard. Son nom figure
aussi à Horbourg,
à la fois sur le monument aux
morts et sur une plaque
apposée sous le porche de l'église protestante.
Le cimetière
allemand de Montdidier jouxte le
cimetière civil et la nécropole militaire
française ("L'Egalité") dont les tombes sont
fleuries de
roses rouges. Ses croix grises de métal sont
alignées sur
un simple gazon ombragé de quelques arbres, signalant
chacune
une quadruple sépulture. Nombreuses sont les mentions: "Ein
unbekannter deutscher Soldat". La tombe d'Alfred (bloc I, n°
1105)
présente une double erreur: sur le nom - Schmidt au lieu de
Schmitt - et sur la date - le 12/06/1918 au lieu du 12/07/1918. Ces
approximations ont peut-être été
commises lors du
remplacement des croix de bois primitives par les croix
métalliques actuelles.
La famille a reçu les effets et armes du défunt:
sa
cantine, l’épée, la
baïonnette, le coutelas
ainsi qu’une épaulette. On a dû trouver
dans ses
affaires cette mèche de cheveux de Hansi, soigneusement
gardée comme une sorte de talisman, dans un papier
plié
marqué «Feldzug 1915» [campagne de
1915]. Le
révolver se retrouvera en possession d'André Hild
qui
s'en débarassera par précaution lors de la
seconde guerre
mondiale. Les autres
objets, sauf le coutelas, sont encore conservés.
L’uniforme a été remis à Mathias,
frère d’Alfred, dès le 21 septembre
1918, afin
qu’il le vende à un amateur. La vie continue.