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                         5 rue Bruat

 

 

                 

       

                

 





Les ancêtres / A l’aube du souvenir / Les Schray et Stoll / Hans et Anna /
Jean et les autres
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Petits secrets de famille

D’après le certificat suivant Anna s’est effectivement rapprochée de sa ville natale, puisqu’il est rédigé en allemand, de façon quasi illisible, par une Mme Amelie Siegfried, 5 Bruatsrasse (
rue Bruat) à Colmar, unpetit immeuble cossu, à proximité immédiate de la Préfecture. Le certificat est établi le 4 février 1906 pour une période de 7 mois 1/2, ce qui situe l’engagement en août 1905. Entre la fin de la période montbéliarde (août 1903) et l’engagement à Colmar se place donc un assez long intervalle de vacance de deux ans, à moins que des certificats ne se soient perdus. Ensuite, c’est une Mme Berger qui signe un certificat le 16 octobre 1906, daté à la fois de Giromagny et de Paris, 5 rue Le Verrier, un immeuble bourgeois du 6e. Le départ de sa patronne, devenue parisienne, aurait donc motivé la fin rapide de l’engagement. Enfin Anna revient à Montbéliard puisque le dernier certificat a été établi dans cette ville par un Dr. Jeanmaire, «médecin principal en retraite», le 20 avril 1907.

    De la période entre sa dernière place, quittée en avril 1907, et son mariage en 1909 on ne sait rien. Rien en particulier sur les circonstances de sa rencontre avec Hans Krebs.
   Avec le mariage d’Anna et de sa soeur Marie le nom de Schray disparaît de notre horizon généalogique. Un autre nom fait son entrée avec le remariage de leur mère et la naissance d'un demi-frère et d'une demi-soeur: c’est la lignée Stoll qui va se développer parallèlement à celle qu’Anna fonde avec Hans.

    Christine Schneider-Schray épouse donc, le 18/06/1887, en secondes noces
Johann Gottlieb Stoll (1856-1899) à Mulhouse, installé au 145 rue de Dornach. Il est remarquable que son second mari, comme le premier - et comme elle-même - est d'origine allemande puisqu'il est né à Tamm près de Ludwigsburg et est venu renforcer la petite colonie souabe de Mulhouse. Lors de son remariage Christine était veuve - c’est du moins ce que laissait entendre la tradition familiale. On bute cependant ici sur un de ces secrets des familles qui naissent moins d’un travestissement de la réalité que des non-dits et d’une conspiration du silence. En réalité le couple Schray s'était séparé à une date indéterminée entre 1881 et 1886. L'acte de remariage présente effectivement Christine comme divorcée; il en est de même du réglement de sa succession en 1942 qui la désigne comme divorcée de son premier mari «Leo Schray». Ce prénom de Leo ne manque pas de surprendre et semble indiquer de la part d'August Wilhelm la volonté, soit de répudier son prénom très «wilhelminien», soit de marquer ainsi le commencement d'une nouvelle vie, après son divorce...


    Toutefois, non contente d'être divorcée, Christine Schneider a mis au monde un enfant illégitime, déclaré par la sage-femme, le 28/05/1886, soit un an avant son remariage. Elle habitait alors au 45 Fbg. de Colmar, non loin de sa tante logée au 51. L'enfant prend donc dans un premier temps le nom de sa mère: Eduard Leopold Schneider. Ce n'est que lors de la rédaction de l'acte du second mariage que les nouveaux époux déclarent avoir "conçu ensemble" l'enfant qui prend alors le nom du père: Stoll, une modification qui est confirmée par une note ajoutée en marge de l'acte de naissance. 

    On se trouve donc confronté à un double scandale pour l'époque: un divorce suivi d'une naissance illégitme. Le mariage tardif a certes rétabli la situation, mais la noce n'a pas dû être fastueuse pour autant. Le contrat de mariage, signé le 15 juin 1887, prévoyait en effet la communauté de biens, mais le mari n’apporte dans la communauté que 40 Marks d’effets personnel…et 500 Marks de dettes; l’épouse n’apporte pas non plus une fortune: 800 Marks et des meubles. Le ménage s’est toutefois rapidement enrichi. Quand Johann Gottlieb décède, en 1899, à 43 ans, sans doute d’une silicose causée par sa profession, la communauté comprend plusieurs immeubles dont Christine possède la moitié en pleine propriété et le reste en usufruit. Son patrimoine immobilier est concentré dans ce faubourg où elle a vécu et où elle possède la maison du 160 Fb. de Colmar, constituée de deux habitations. Aux alentours la communauté comprend en outre le 11 Schildstrasse (rue du Bouclier) et le 18 Merzauweg (rue de la Mertzau). Il existait encore deux terrains rue du Bouclier: Christine, devenue veuve, vendra l’un et fera construire sur l’autre l’immeuble n° 13. Il s’agit d’immeubles de rapport contigus, sans caractère, situés dans ce même quartier populaire du Faubourg de Colmar.


                      

           160 Fb de Colmar






























Joh. Gottlieb. Stoll