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L'amour n'a pas de fin
Le samedi 31 août 1935, le mariage
civil
est
célébré à Wittelsheim,
«par beau
temps». Auparavant, le 26 août, un contrat
matrimonial
(communauté réduite aux acquêts) avait
été signé à Mulhouse chez
Maître
Rust, le notaire de la famille Schmitt. Le mardi 3 septembre 1935,
à 15 h, le mariage religieux est
célébré en
l’église Saint-Paul
par le pasteur Jacques Lickel dont on
possède une photo souvenir. C’est ce
même pasteur
qui s’était distingué, vingt ans
auparavant, par un
sermon en l’honneur de Guillaume II.
L’église,
d’un style néogothique simplifié,
s’élève au milieu d’un square
dans un
quartier à population aujourd’hui
mêlée. Une
certaine sévérité se dégage
de ce
bâtiment wilhelminien qui semble se défendre par
une haute
grille circulaire d’une modernité à
laquelle il
n’était pas préparé. Le
texte donné,
en allemand, aux jeunes époux est tiré de
Corinthiens I,
13, 8: «Die Liebe höret nimmer auf»
[L’amour
n’a pas de fin]. Le faire-part indique cette
fois comme
domicile
de la mariée le 19, et non plus le 75 de la rue de
l’Espérance, comme lors les fiançailles.
On ne trouve nulle part
mention des témoins. Jeanne signale seulement la
présence, la veille, de Robert et Paul, ses futurs
beaux-frères. L’agenda de la jeune
mariée est aussi
discret sur un éventuel repas de noces. Est-ce parce que
celui-ci devait avoir lieu tout naturellement au domicile des Krebs
où la mère de Jean avait l’occasion de
déployer ses talents de cuisinière? On imagine
une
fête familiale, en petit comité. Des
invités de la
noce il reste une seule photographie d'amateur: Xénia
avec sa tante maternelle, Jeanne Stoll-Leblanc, accompagnée de sa fille de 14 ans, Yvonne. Il y a
là un
petit mystère quand on sait
que Jean avait abondamment photographié sa
fiancée
auparavant. Considérait-on les photographies officielles
comme
seules dignes de ce grand jour ? Ces dernières sont
l’oeuvre du studio Roger de Mulhouse, celui-là
même
qui avait pris les photos de classe de Rossalmend. Elles montrent un
beau couple assis, lui sur un siège symboliquement un peu
surélevé; un sourire radieux
illumine
les
visages.