conclusion

            Quelle conclusion tirer de ce voyage dans le temps des familles qui, de 1540 à 1940 embrasse quatre siècles? Certaines
figures récentes prennent un relief particulier par le hasard des documents conservés ou des souvenirs encore vivants; d'autres
restent des ombres à peine distinctes; la plupart enfin sont de simples noms dans une liste.Cependant chaque existence, proche
       ou lointaine, constitue un maillon dans la chaîne de la vie qui relie les générations et les époques.Cette oeuvre de transmission
        n'est toutefois pas constante; elle évolue avec le temps.

Qu'est-ce qui s'est en effet profondément modifié depuis environ un siècle?

                        Aux origines de la période considérée les générations se succèdent dans un espace confiné, reproduisant à perte de vue les
                   mêmes noms et prénoms ainsi que les cousinages croisés à l'infini. C'est une époque statique, une sorte de circularité du temps
                    dans un espace géographique fermé. C'est le temps "protogénéalogique", d'avant la généalogie.

Vers le milieu du XIXe, siècle hommes et femmes se mettent à bouger, voyager, se marier et s’établir hors de leur commune

d’origine. La généalogie commence alors à prendre un sens en reproduisant les formes de cette transplantation. La recherche et

la mémoire des racines accompagnent légitimement cette sorte d’éclosion et de dispersion de la vie. Commence alors la période

proprement généalogique, favorisée par l’invention de la photographie, où parents et grands-parents transmettent à la génération
montante quelque chose des habitudes, des croyances, des valeurs qui façonnaient leur originalité. Tout en vivant le présent, les
enfants gardent en mémoire, plus ou moins consciemment, l'empreinte d’un monde ancien où des mots tels que terroir, communauté,
parenté avaient encore tout leur sens.

Au terme de la période embrassée, vers le milieu du XXe siècle, les mutations s’accélèrent dans tous les domaines. L’adulte ne
reconnaît déjà plus le monde de son enfance. La mobilité devient générale, et avec elle, aussi, l’incertitude économique et sociale.
Les familles se tissent et se métissent, se décomposent et se recomposent. La transmission n’a plus de sens, le lien est rompu avec
un passé devenu étranger.On est passé d’un monde clos à un monde infiniment ouvert où la généalogie, si elle persévère encore
abstraitement, n’est plus un passage de témoin. On entre dans le temps "postgénéalogique"

Cette Saga s’est inscrite dans cette parenthèse historique où la généalogie a pu exister de façon vivante. C’est ce qui donne à cette
histoire familiale son sens et sa justification; c’est même ce qui en fait une sorte de devoir à assumer, un témoignage à rendre en cet
instant précis. Après, il sera trop tard. Il y avait un trésor à mettre au jour et en ordre pour les générations futures qui s’y promèneront
- amusées, détachées ou indifférentes - comme dans un cabinet de curiosités:
«Vois se pencher les défuntes années/ Aux balcons du ciel, en robes surannées»....

E la nave va ~~~~

J-D K (il cavaliere) part à la recherche de ses ancêtres

Conception et réalisation Jean-Daniel et Arielle Krebs

Avec la collaboration de Liliane Krebs-Dan

de la Saga est accessible par un mot de passe

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